lundi 30 septembre 2019

L’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger contient les germes de la partition du Mali.

En revanche, sur la question de l’indépendance de l’Azawad, Moussa Ag Assarid n’a pas été aussi catégorique quand il a déclaré que la solution politique de résolution du conflit passait par « une vraie autonomie, voire un fédéralisme ». André Bourgeot a aussitôt réagi à ses déclarations en précisant que « Le MNLA est signataire des accords de paix [qui] ne prévoient [pas de] fédéralisme ... A l’origine, il [Moussa Ag Assarid] a légitimé dès 2012, la nécessité de l’indépendance du nord du Mali, de l’Azawad, en disant que l’Azawad était un territoire touareg qui était sous le joug de la colonie du Mali…Dire que le nord du Mali est touareg, c'est pour moi un scandale. Ils sont ultra minoritaires... Ce qui est important, c’est que ce MNLA qui est une des composantes de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), continue sa propagande pour l’indépendance de l’Azawad. Donc, il y a quand même une contradiction énorme ». Il est évident que le MNLA, malgré la signature de l'accord, n'a pas renoncé à ses revendications séparatistes. 
Nombre de Maliens reprochent à cet accord, qui, rappelons-le, n'a ni été soumis au peuple, ni ratifié par l'Assemblée Nationale du Mali, d'être anticonstitutionnel et de contenir les germes de la partition du Mali, à travers le concept de régionalisation poussée (articles 6 et 8 de de l’accord d’Alger). Régionalisation que tente d'imposer l'Union Européenne aux pays Européens. Dans un article d'Edith Lhomel paru en juin 2016, nous apprenons que l'union européenne conditionne l’obtention de subventions à la création de régions (cela n’a pas empêché le Portugal de souhaiter conserver une gestion centralisée, en votant non par référendum), qu'elle est soupçonnée d’opérer à travers la régionalisation une sorte de « stratégie de contournement de l’Etat ».
La démocratie à l’occidentale et ses institutions ont été imposées telles quelles au Mali, sans tenir compte de ses réalités, brandies, en échange d'octroi d’aides largement détournées par les gouvernants successifs. Elles ont montré leur incapacité à installer une véritable démocratie au Mali. Un Sénat et une régionalisation contenant explicitement les germes de démantèlement du Mali ne peuvent constituer des solutions viables. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est impératif que les Maliens troyvent eux-mêmes les solutions appropriées, sous peine de balkanisation au bénéfice des intérêts opposés à ceux du Mali.


                          
Intervention de Sidi Elmedi Ag Albaka, Touareg opposé à la partition du Mali.       
                      Conférence d'entente nationale, Bamako du 27 mars au 02 avril 2017.

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